La motricité libre encourage dès la naissance à laisser son enfant libre de ses mouvements afin de favoriser son autonomie et développer sa psychomotricité. Une pratique dont les professionnel·le·s de la petite enfance et beaucoup de parents se sont déjà emparé.
Entre 0 et 3 ans, l'enfant a le monde à découvrir. C'est la période de sa vie où il développe son système psychomoteur, à son propre rythme. En parallèle, en tant que parent, c'est la période où peuvent émerger une tendance à la surprotection et à l'appréhension face à l'évolution de l'enfant : est-ce normal qu'il ne se tienne toujours pas debout ? Sa soeur a marché à 10 mois et il ou elle ne marche toujours pas à 17 mois, est-ce normal ?
La motricité libre consiste à laisser l'enfant libre d'explorer son propre développement, sans interférer. L'enfant est capable, de sa naissance à ses premiers pas, de franchir toutes les étapes de son développement, et ce sans avoir besoin de l'intervention de l'adulte. Ce dernier endosse alors le rôle de l'observateur bienveillant, il peut interagir, encourager, veiller à ce que l'enfant évolue dans un environnement propice et sécurisé, mais il ne doit ni forcer, ni presser, ni s'immiscer.
La notion de base de la motricité libre est donc la confiance : faire confiance à son enfant qui naturellement va apprendre à développer sa motricité.
Dr Élodie Nouvel, médecin adjoint au sein de l'unité PMI de la délégation d'Ancenis, prend en exemple l'adulte qui tient par les mains son bébé pour le faire marcher, ou l'installe en position assise au sol avec des coussins pour le maintenir :
"Il faut éviter de mettre un bébé dans une position qu'il ne connaît pas encore et qui n'est pas naturelle pour lui, cela ne favorise pas son autonomie et ne s'inscrit pas dans une dynamique de jeu, essentielle à son développement".
Elle donne également d'autres exemples d'exercices pour favoriser la motricité libre : les escaliers, lorsqu'ils sont gravis sous la surveillance d'un adulte et en installant une barrière en haut et en bas des marches, l'exploration sur un tapis d'éveil, sur le dos ou le ventre...
Pour Dr Élodie Nouvel, les professionnel·le·s de la petite enfance ont un rôle de sensibilisation important à faire auprès des parents qui ne connaîtraient pas encore le concept de motricité libre. Un dialogue peut également s'ouvrir entre les assistant·e·s maternel·le·s et les parents pour guider et donner des clés afin de permettre de s'initier au plus tôt à cette pratique.
La motricité libre au service du développement des 0 à 3 ans :