Syndrome du bébé secoué : une campagne nationale pour prévenir des risques

21/01/22

Chaque année, plusieurs centaines de bébés et d'enfants en sont victimes. En tant que parents, mais aussi en tant qu'assistantes et assistants maternels, vous êtes exposés quotidiennement aux pleurs intenses du bébé et aux colères de l’enfant plus grand. Cette campagne rappelle les dangers d'un tel acte et les bons réflexes à adopter en cas de difficulté.

Secouer un bébé, une maltraitance qui peut être mortelle


En France, 1 bébé sur 10, victime de secouements, décède, les autres en subiront les conséquences toute leur vie. Le syndrome du bébé secoué est à l’origine de graves séquelles neurologiques qui se manifestent par des déficiences intellectuelles, visuelles ou motrices, ainsi que des troubles du comportement, de la parole ou de l’attention.

Pour alerter et faire la lumière sur la réalité de ce phénomène, le gouvernement a lancé en ce début d'année 2022 une campagne nationale de sensibilisation au syndrome du bébé secoué, reposant notamment sur un film que vous pouvez visionner ci-dessous :

Le syndrome du bébé secoué, c'est quoi ?


Aussi qualifié de traumatisme crânien non accidentel (TCNA), le syndrome du bébé secoué survient lorsqu’un bébé ou un jeune enfant est violemment secoué par un adulte.

Ces secousses, toujours extrêmement violentes, sont produites le plus souvent lors de la saisie du bébé sous les aisselles ou par le thorax. Sa tête se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne.

Le bébé peut alors arrêter de respirer et des lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière peuvent survenir. Des pertes de neurones importantes, qui impacteront l’enfant toute sa vie, peuvent aussi être occasionnées.

Chiffres clés

En France, plusieurs centaines d’enfants sont victimes du syndrome du bébé secoué selon Santé publique France :

  • Les victimes ont majoritairement entre 2 et 4 mois
  • 1 victime sur 10 décède
  • Les 3/4 présentent des séquelles graves sur le long terme
  • Le syndrome du bébé secoué se caractérise par un taux de récidive élevé : les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois.

Consultez la campagne nationale de sensibilisation au syndrome du bébé secoué
Consultez le dossier de presse de la campagne

Comment apaiser un bébé qui pleure ?


Les colères et pleurs du bébé et de l'enfant, difficiles à calmer, peuvent durer et engendrer de l’épuisement, voire de la colère. Il est donc essentiel de savoir maîtriser ses émotions pour prévenir toute parole ou attitude inadaptée envers l’enfant.

Plusieurs astuces pour apaiser un bébé :

  • Lui proposer un peu d’eau ou de lait
  • Vérifier s’il n’a pas chaud ou froid
  • Changer sa couche
  • L’emmener dans un endroit calme, le promener
  • Le bercer doucement
  • Lui masser le ventre ou le dos.

Les pleurs sont insupportables, que faire ?

  • Coucher bébé sur le dos, lui parler doucement et quitter la pièce pour le laisser au calme.
  • Faire une pause, respirer profondément et téléphoner à un proche pour recevoir un soutien rapide et retrouver votre calme.

En aucun cas il ne faut jeter l’enfant sur son lit, ou le secouer. Secouer un bébé peut tuer ou handicaper à vie.

Comment prévenir les situations à risque en tant qu'assistante maternelle ?


La période d'adaptation : une étape à ne pas négliger

Les pleurs d’un bébé sont renforcés en période de séparation. Malgré votre expérience et la réussite des accueils précédents, le comportement d’un enfant peut soudainement vous mettre en difficulté.

L’adaptation est donc fondamentale pour :

  • Accompagner sereinement les parents et l’enfant à la séparation
  • Favoriser la rencontre et la mise en confiance entre l’assistante maternelle, l’enfant et les parents.

En savoir plus sur la période d'adaptation


Repérer les périodes à risque


Des problèmes personnels ou de santé associés aux pleurs inconsolables du jeune enfant, peuvent rendre moins patient et plus sensible. Il est nécessaire d'être attentif à ces moments difficiles et d'envisager de réduire votre activité ou de demander une aide à votre médecin.

Dialoguer et trouver du soutien

Dans tous les cas, il est très important de pouvoir échanger avec les membres de votre réseau professionnel :

Les parents
Il convient d'échanger ensemble sur les moyens d’apaisement qu’ils ont pu trouver pour calmer leur enfant. Si malgré tous les efforts consentis, il n’y a pas d’amélioration, il convient d'étudier la possibilité d’interrompre l’accueil.

Les services de protection maternelle et infantile (PMI)
Elle peut vous conseiller ou intervenir à domicile si vous rencontrez des difficultés.


L’unité agrément
Elle vous aide à comprendre les réactions de l’enfant et à trouver un positionnement professionnel adapté.


Le relais assistant-es maternel-les (RAM)
Il vous aide à chercher des solutions.


D’autres assistant·es maternel·les
N'hésitez pas à partager vos interrogations et expériences avec des assistantes ou assistants maternels de votre entourage ou réunis en association.

Le service gratuit d’écoute et de soutien psychologique de l’Ircem PSYA est également à votre disposition / Tél. 08 01 01 10 10